Epic, EA et Roblox accusés de manipuler les joueurs pour les faire dépenser dans l’UE

Epic, EA et Roblox accusés de manipuler les joueurs pour les faire dépenser dans l'UE

L’industrie du jeu vidéo fait face à de sérieuses accusations au sein de l’Union européenne. Sept géants du secteur, dont Epic Games, Electronic Arts (EA) et Roblox, se retrouvent dans la ligne de mire des autorités pour des pratiques commerciales jugées trompeuses. Ces entreprises sont soupçonnées d’inciter les joueurs, notamment les plus jeunes, à dépenser excessivement via des monnaies virtuelles et des achats intégrés aux jeux.

Des tactiques déloyales pour pousser à la dépense

L’Organisation européenne des consommateurs (BEUC) a déposé une plainte formelle auprès de la Commission européenne et du Réseau européen des autorités de protection des consommateurs. Cette action vise également Activision Blizzard, Mojang Studios, Supercell et Ubisoft. Le cœur du problème réside dans l’utilisation de mécanismes trompeurs qui incitent les consommateurs à dépenser plus qu’ils ne le souhaiteraient initialement.

Pour remédier à cette situation, le BEUC propose des mesures radicales :

  • Interdire les monnaies virtuelles payantes dans les jeux
  • Bloquer l’accès à ces systèmes pour les moins de 18 ans
  • Renforcer la protection des consommateurs en clarifiant leurs droits légaux

Agustin Reyna, directeur général du BEUC, souligne l’importance de réglementer le monde virtuel : « Le monde en ligne apporte de nouveaux défis en matière de protection des consommateurs. Les entreprises ne devraient pas pouvoir contourner les règles pour augmenter leurs profits. »

Une industrie sur la défensive

Face à ces accusations, l’industrie du jeu vidéo tente de se défendre. Video Games Europe, une organisation représentant le secteur, affirme que ses membres « respectent toujours les lois européennes de protection des consommateurs » concernant les achats et monnaies in-game. Ils mettent en avant la possibilité pour les joueurs de profiter de jeux entiers sans dépenser d’argent, offrant ainsi une expérience sans engagement financier initial.

L’organisation souligne également l’existence du Code de conduite PEGI, qui oblige les développeurs à indiquer clairement le coût réel des achats de monnaie virtuelle. En revanche, ces arguments peinent à convaincre face aux nombreux cas de dépenses excessives, particulièrement chez les jeunes joueurs.

Entreprise Accusations principales
Epic Games Manipulation des joueurs pour des achats non désirés
Electronic Arts Utilisation controversée de loot boxes
Roblox Ciblage des jeunes consommateurs

Ce n’est pas la première fois que l’industrie fait face à de telles accusations. En 2022, Epic Games a dû verser 520 millions de dollars pour régler des charges liées à des pratiques trompeuses et à la violation de la loi sur la protection de la vie privée des enfants aux États-Unis. De même, EA a été confronté à un recours collectif en 2020 concernant les loot boxes de son mode FIFA Ultimate Team, accusées d’enfreindre les lois sur les jeux d’argent.

Alors que le débat s’intensifie, l’avenir des microtransactions et des monnaies virtuelles dans les jeux vidéo semble incertain. Les régulateurs européens pourraient bientôt imposer des changements majeurs, redéfinissant les modèles économiques de l’industrie du jeu et la manière dont les joueurs interagissent avec leurs divertissements virtuels préférés.

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