Thor – Love & Thunder : Rétrospective et analyse

Hier soir était révélé le premier trailer de Thor – Love & Thunder, quatrième opus de la franchise prévu pour le mois de juillet prochain. On revoit un peu le personnage avant le grand jour ?

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THOR – LOVE & THUNDER

En juillet 2022 sera projeté dans les salles obscures Thor quatrième du nom, nouvelle aventure du Dieu du tonnerre. Taika Waititi demeure aux commandes, derrière la caméra comme devant, incarnant un personnage caché derrière les CGI de Korg, l’alien de pierre découvert dans Thor : Ragnarok. 

Ragnarok justement, parlons-en. Il a soufflé une nouvelle brise sur la licence du personnage. Une brise parfois douce… parfois glacée. Mais pour bien comprendre tout ça et quel avenir se présente pour le Dieu, on va revenir un peu sur le parcours de notre Asgardien préféré (et non, Loki n’est pas Asgardien…) et revenir sur ses différentes apparitions émaillant le MCU.

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THOR

Thor, réalisé par Kenneth Brannagh débarque au cinéma en 2011 et met en scène la première aventure solo du Dieu nordique, sans pour autant être son origin story. 

Brannagh offre à Thor un film à la hauteur de sa légende avec un aspect visuel particulièrement léché. Qu’il s’agisse des costumes, de Asgard, de Jotunheim ou de la photographie, le réalisateur britannique a toujours été particulièrement talentueux dans sa mise en scène. 

Le réalisateur britannique offre ainsi une élévation des enjeux au sein du MCU. De la Terre avec de vagues péripéties dans les premiers films Marvel, on passe ici à deux planètes et un royaume divin, et cette élévation des enjeux contribue à amener la notion même de l’Avengers : un être capable de protéger l’humanité en tant qu’espèce. La narration change également pour le héros. Tous les films de la Phase 1 du MCU sont des origins stories à l’exception de Avengers et Iron Man 2, ce dernier étant néanmoins presque un reboot qu’une continuité réelle du premier volet. Ainsi, Thor ne vise pas à nous raconter comment un Dieu obtient ses pouvoirs, sa transformation résidant bien plus dans le fait de les perdre. De cette perte il doit apprendre quelque chose que son existence millénaire et même son père n’ont pas su lui enseigner : l’humilité.

Mieux encore que de réels enjeux et des personnages bien écrits, Brannagh nous gratifie d’un mélange subtil et difficile à équilibrer (le reste du MCU attestant de cette difficulté) en créant une homogénéité cinématographique où l’épique côtoie harmonieusement le comique. Comment ? Et bien en faisant en sorte que son humour soit quelque peu cynique, comme avec le fait que le cratère créé par le marteau enchanté fasse l’objet d’un attroupement de tous les beaufs de la région, ou par un comique de situation jouant sur le décalage entre notre monde moderne et celui d’Asgard aux us et coutumes radicalements différents des nôtres. Plus encore que pour les personnages, ce décalage se poursuit même jusqu’au niveau des lieux. La Terre est liée au registre comique et Asgard au registre épique/dramatique. 

Une preuve ? Toutes les interactions présentes sur Terre relève du comique sauf quand il est question des origines de Thor ou des concepts liés à son monde. Même le choix d’une petite ville paumée au milieu du désert suit un but précis à ce niveau : celui de mettre en valeur le décalage terrifiant entre un monde humain et le royaume d’êtres divins dotés d’une technologie avancée. 

Enfin, le point le mieux travaillé du film demeure probablement l’aspect visuel lié à Asgard. Kenneth Brannagh emmène le spectateur dans un monde de SF au sens pur du terme en réinterprétant habilement une des lois de Arthur C. Clarke (paix à son âme) qui dit que toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie. Partant de ce postulat, il utilise cette réflexion afin de mettre en place des éléments présentés comme magiques au spectateur mais expliqués comme une science. Le but de la Phase 1 est ici respecté puisqu’il était question de crédibiliser les héros. Un pari osé que de mettre Thor en lumière au milieu de héros reposant sur la technologie ou les sciences comme Stark ou Banner.

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THOR : THE DARK WORLD

Et là, ce fut le drame ! Parce que comme tout film “grand public” avec un tant soit peu de vision artistique, qui plus est de la part d’un réalisateur britannique, une nation perçue dans l’imaginaire collectif comme hautaine et pétant plus haut que son cul, Thor avait quelque peu divisé au niveau de la critique. Mais de la critique “pro”, recueillant une note assez moyenne malgré un résultat au box-office mondial très bien placé. Mais bon. C’est un peu le miroir des jeux vidéos : si votre film est un blockbuster issu d’un gros studio attendez-vous à ce qu’il se fasse détruire par la critique tandis que si votre jeu est le dernier né d’un gros studio il se fera encensé. Assassin’s Creed Valhalla pour rester dans le thème par exemple.

Ainsi, souhaitant faire davantage consensus, Marvel jette son dévolu sur Alan Taylor. Un réalisateur de série télé avec quelques gros noms dans le domaine à son actif comme… Game of Throne… 

L’ironie dans tout cela est que Thor 2 atteste de tout ce que je conspue depuis l’avènement de cette série : ça marche, donc on veut en foutre absolument partout et le moins qu’on puisse dire c’est que ce manche de Taylor s’y est bien employé. Et “Game of Throniser” une oeuvre, c’est bien là la seule marque de “personnalité” dont cet homme est capable puisqu’il n’a aucune forme de réalisation propre et intéressante, se contentant de singer celle de Brannagh en pensant la comprendre. Asgard est d’ailleurs bien la preuve de tout ceci, passant d’une cité de SF toute en dorure et métaux à de la pierre et de la terre, troquant son ciel cosmologique contre un ciel tout ce qu’il y a de plus normal et lambda. Mais… ça marche pas. Quand vous retirez de l’extraordinaire à une oeuvre dont c’est la base, vous ne faites que rendre cette oeuvre plus ordinaire, moins marquante, moins intéressante. Surtout pour un personnage comme Thor dont l’extraordinaire et le mythologique est la base même !

Thor commence sur une narration contextuelle d’Odin ? Ici on recommence, mais de façon bien moins spectaculaire que la présentation d’Asgard dans le premier volet et de façon parfaitement inutile parce qu’on devra réexpliquer tout ça à Jane Foster même pas trente minutes après le début du film. Le décalage épique/comique ? On va refaire la même chose, encore une fois avec moins de talent, par exemple en passant des funérailles de la mère de Thor, Frigga, à Selvig en hôpital psy qui nous réexplique encore quelque chose que le fils d’Odin nous expliquait dans le premier opus sur les Neufs Royaumes. 

On notera au passage un plagiat (et non une inspiration) de l’épisode Beyond de Animatrix qui voit des enfants s’amuser de la même façon que dans Thor : The Dark World avec des bugs de la Matrice (ici dans Thor de la Convergence)… Mais on est plus à ça près. 

Enfin, si les Elfes Noirs sont intéressants, le film traite d’un grand enjeux avec la Convergence, mais sans le mettre convenablement en scène. Si dans Avengers un simple portail extraterrestre a suffit à mobiliser les Avengers au complet, ils sont où quand il y en a huit ? Mais bref…

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THOR : RAGNAROK

Troisième et dernier volet en date des aventures “solos” du Dieu de la foudre, Thor : Ragnarok sort en 2017. Si le personnage a refait des apparitions dans Age of Ultron et Dr Strange (en scène mid-credits) et que ces œuvres ne l’auront pas maltraiter, Ragnarok entend faire table rase du passé et rafraîchir le personnage. 

Un agenda intéressant donc, mit en branle par Taika Waititi, un réalisateur néo-zélandais guère habitué aux blockbuster jusqu’alors. 

Si le film en lui-même ne pose pas de soucis particulier, sinon qu’il pousse l’humour encore plus loin que tout autre Marvel jusqu’alors, c’est bien là son souci. Outre le désamorçage systématique des moments de tension, Ragnarok refuse de s’appesantir pour laisser le spectateur mesurer tout le tragique lié au Dieu de la foudre afin de le gaver d’humour qui, s’il est parfois amené correctement comme avec Loki quand il revoit Hulk, tombe la plupart du temps à plat parce que casser par un gag. Un exemple ? Avec plaisir ! 

Quand Thor se libère de la puce électrique de Valkyrie, il fait un monologue sur le fait qu’on doit affronter ses problèmes et que si on a la possibilité d’agir, on doit agir, un thème récurrent du MCU personnifié par la célèbre citation de Spider-Man disant que “de grands pouvoirs impliquent de grandes responsabilités”, avant de jeter une balle contre une vitre pour la briser et sauter dans le vide. Sauf que la balle rebondit sur la vitre et lui revient dessus, le jetant à terre. Ce n’est pas hilarant. Juste profondément malaisant.

Tout ceci conduira à faire du personnage le plus tragique et triste du MCU un comic relief et rien qu’un comic relief dans la suite d’Avengers, j’ai nommé Infinity War et Endgame. Aucun autre héros du MCU n’a autant souffert que lui, aucun, et son traitement dans Endgame est le paroxysme du manque de respect à la fois pour le personnage mais surtout pour votre intellect en tant que spectateur, se permettant un trait d’humour avec le physique et l’état émotionnel du personnage particulièrement déplacé et blessant.

Néanmoins, Ragnarok introduit la meilleure antagoniste du MCU, caricature féminine de Trump par la même occasion, assumant totalement sa méchanceté et s’en délectant. Il réhabilite enfin Asgard en tant que ville de SF, tout en préservant certains choix douteux de Taylor malgré tout. 

Si de belles intentions de réalisations sont à noter, des choix demeurent par contre encore obscurs, comme cette vibe très 80’s dans sa bande son sans qu’un quelconque lien soit fait avec cette époque, ni d’un point de vue temporel ni d’un point de vue visuel. 

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THOR – LOVE & THUNDER

Onze ans plus tard nous voilà donc aux portes du quatrième volet, une première dans le MCU, des aventures du Dieu d’Asgard, avec un premier trailer. Alors penchons-nous un peu sur ce trailer qui, quoi que ne révélant pas non plus grand chose, donne des pistes intéressantes.

Déjà, dès le départ, on nous présente un Thor cherchant à la fois la paix et son chemin  dans l’univers, corroborant ce qu’il disait à la fin de Endgame, clamant qu’il voulait désormais être qui il était plutôt que qui on attendait qu’il soit. Et ça commence par un truc simple : de l’exercice afin de retrouver la forme, allégorie de la maxime “un esprit sain, dans un corps sain”. 

Thor semble donc opérer une rétrospective de sa vie et de ses choix qui le conduiront à un nouveau : quitter les Gardiens afin de revenir sur Terre à New Asgard pour quérir un navire céleste. On peut d’ailleurs voir que Valkyrie, toujours jouée par Tessa Thompson, outre le développement de New Asgard, semble bien se faire ch*er dans son nouveau rôle de Reine.

Une fois son nouveau moyen de transport en poche, Thor semble se diriger vers l’Olympe puisque le lieu et son dirigeant, Zeus qui sera interprété par Russel Crowe, figurent dans le trailer. Logique quand on sait que le grand méchant du film sera Gorr, le Massacreur de Dieux, un être malfaisant joué par Christian Bale et qui s’est juré de tuer tous les Dieux de l’Univers.

Thor va-t-il se rendre sur l’Olympe après la découverte de Gorr ? Avant ? Auquel cas pourquoi ? Le trailer se veut délibérément cryptique mais suit le chemin de Thor : Ragnarok avec à priori beaucoup d’humour, une ambiance très 80’s au moins dans ses visuels promotionnels et sa bande son. 

La question la plus intéressante, évidemment, relève de la présence de Mjöllnir (Mio-mio pour les intimes) à priori réparé (et non reforgé) brandi par Jane Foster. Pourquoi ? Comment ? À quel moment ? Ce premier trailer, qui relève davantage du teaser, n’en parle pas et il y a peu de chance que ce soit la même raison que celle qui amène Foster à entrer en possession du marteau dans les comics

Le film demeure prévu pour le 13 juillet prochain dans nos salles obscures, cette date s’accompagnant de rumeures pour la sortie du personnage de Jane Foster aka Lady Thor dans le jeu Marvel’s Avengers de Crystal Dynamics et Square Enix

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1 réflexion sur “Thor – Love & Thunder : Rétrospective et analyse”

  1. Graphiquement, le film est vraiment très beau. Par contre, le fond m’a laissé indifférent. C’est pas le grand amour…

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