Halo : Épisode 1 – Alerte incendie !

Désormais. C’est personnel.

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HALO

Nous le savions déjà, cette série, bien qu’estampillée Halo et parlant du Major (masterchief en VO), ne porterait que sur des événements non canon. Et si la seule réaction à avoir demeure “ENCORE HEUREUX”, il n’en demeure pas moins que même en partant de ce postulat, la série n’a simplement aucune cohérence. Ni envers elle-même, ni envers le matériel de base. Mais allons-y pour cette critique du premier épisode de Halo, nouvelle série disponible sur Paramount+. 

Première minute, première erreur. La série nous jette son contexte à la figure en quelques secondes d’exposition, ce qui empêche un de ses mécanismes à venir, celui de l’empathie, de fonctionner, mais je vais y venir. 

Nous sommes donc projetés sur Madrigal, la planète nous est présentée comme le plus grand producteur de deutérium. Alors, pour vous faire un brin d’exposition, le deutérium est une molécule naturellement abondante, par exemple dans l’eau de mer, et qui a son utilité dans le domaine nucléaire, particulièrement dans celui de la fusion nucléaire.

Sauf que voilà. Montrer un avant-poste paumé au milieu du désert avec 150 mecs habillés comme des clodos dans Mad Max, ça fait pas “plus grand producteur de deutérium”. Mais en réalité, le but est simple : nous montrer des gens qui travaillent dur, marqués par la vie et les combats, des gens qui méritent de vivre. En soit, une ficelle très grossière pour amener votre empathie.  

Ha et si je voulais être tatillonne j’aurais soulevé que l’idée de montrer une extraction de deutérium au milieu d’un désert comme s’il s’agissait d’un minerai, c’est vraiment prendre le spectateur pour un con. 

En quelques minutes donc, on nous expose le contexte : les gentils insurgés qui défendent leurs biens et leur droit à vivre libres contre les méchants de l’U.N.S.C, oppresseur militariste et martial qui envoie les Spartans raser les colonies des gentils. 
Outre un manichéisme particulièrement vomitif, la réalité de la licence s’avère bien plus nuancée que ça et c’est une volonté étrange que de prendre le contrepied du point de vue militaire des jeux parce que ça faisait partie de ce que les gens aimaient. 

Mais faisons fi de tout ceci parce que le premier coup de feu est tiré avant même la sixième minute de l’épisode. Et dès lors vous savez que tout le monde va mourir puisque les premiers morts sont des enfants . Une bonne idée en soit, je suis pour la rupture des interdits de violence au cinéma, mais le mécanisme d’empathie ne peut fonctionner parce que si déjà cette empathie est suggérée avec la subtilité des pattes arrières d’un T-rex, vous n’avez pas le temps de vous attacher aux personnages en quelques minutes. Dès lors, difficile d’éprouver de la peine pour la jeune Kwan Ha qui sera la seule survivante.

Je dois l’admettre, bien que frustrée par le début de l’épisode, le déclenchement des hostilités dépeint une violence bienvenue. Et l’interprête de Kwan Ha, Yerin Ha, joue particulièrement bien d’ailleurs ! Appréciable pour une actrice de 24 ans pas vraiment connue jusqu’alors. 

La première rencontre avec les Covenants donc, est aussi un moment de dégoût pur et simple car il met en exergue un problème qui va miner tout le premier épisode : un budget mal employé qui souffle le chaud et le froid.

Les Covenants sont en demi-teinte. Si les Élites sont plutôt mal faits et des copier-coller les uns des autres, Mercy, lui, demeure particulièrement bien animé avec des mimiques très proches de ce que nous pouvions voir dans les jeux.

Les CGI ? Même constat. Si des fois vous verrez des CGI bien réalisées avec Reach, le Condor des Spartans, à d’autres moments, elles seront particulièrement inégales. Je pense à ce moment où le Major jette son fusil dans une scène qui n’a aucun sens. Le fusil qui atterrit sur le sol a été réalisé en CGI, et le pourquoi de ce choix m’échappe TO-TA-LE-MENT ! C’est mal fait, scénaristiquement c’est simplement la pire des choses à faire parce que c’est un non sens total et ça ne rend même pas le personnage plus iconique. 

Les costumes sont travaillés, identifient bien les personnages mais les armures font vraiment “cheap” et leur sound design n’est clairement pas aussi marquant que dans les derniers Halo. Et en prime, Pablo Schreiber à l’air gros dans son armure, alors qu’il est pourtant bien foutu vu l’entraînement pour jouer le personnage !

Et les personnages justement ! Si la jeune Kwan Ha est bien interprétée et (généralement) bien écrite, on ne peut pas en dire autant du reste du cast. Pablo Schreiber, dans le rôle de John-117 est l’un des pires choix possibles pour le rôle. Même s’il a suivi une préparation physique des plus admirables pour le rôle et qu’il faut bien lui concéder cet investissement, l’acteur n’est pas cohérent en termes d’âge ni de jeu d’acteur. 

L’âge, parce que les Spartans sont supposés être très très jeune lors de leurs premiers faits d’armes et qu’étant souvent placé en cryogénie, leur croissance est régulièrement suspendue. C’était un des très bon choix de Halo : Forward Unto Dawn, un film particulièrement excellent sur lequel je reviendrais plus tard, que de prendre des acteurs à l’apparence très jeune pour jouer les Spartans. 

Enfin, le jeu d’acteur parce que si dans American Gods Pablo Schreiber jouait particulièrement bien son Leprechaun dit Sweeney le dingue, il a un jeu qui ne colle pas à la retenue et à la gestuelle du Major. Sans casque, parce que oui, il retire son casque et même si ça avait été annoncé, il aurait été appréciable que ça n’arrive pas dès le premier épisode, il a un jeu très expressif et émotionnel alors qu’il est dépeint comme une machine quelques scènes auparavant.

On a également droit à des incohérences scénaristiques comme par exemple une arme qui dans les mains d’un habitant de Madrigal ne fera rien aux Élites, mais qui dans les mains d’un Spartan les découpera comme du petit beurre. Tout est fait pour iconiser les Spartans, au détriment de la cohérence de l’univers présenté. Les passages en première personnes sont plus des démonstrations des limitations techniques d’un tel point de vue que de véritables moments rappelant le jeu, les chorégraphies ne sont spectaculaires que lorsqu’on pense aux acteurs qui les réalisent avec les armures, sinon elles n’ont que peu de sens. 

Autre facilité scénaristique douteuse, la technologie Forerunner, véritable Deus Ex Machina. C’est à cause de l’artefact Forerunner que le twist de l’histoire fonctionne, et je dis bien “à cause” et non pas “grâce à” parce que si ça pourrait encore tenir debout après une bonne exposition et des enjeux clairs… Et bien là non. Comment vous voulez comprendre où vont les personnages et pourquoi cette direction est importante si vous ne savez pas d’où ils viennent ?

On regrette également la bande son qui sortie du mythique thème de Halo rappelant des chants Grégoriens reste globalement absente, n’étant véritablement marquante qu’au moment du générique parce que justement, elle reprend le thème principal.

On est bien loin de Halo Forward Unto Dawn, adaptation cohérente, respectueuse et poignante du matériel original. La série Halo s’avère être une déception à presque tous les niveaux.

Cependant, cela reste un divertissement acceptable pour qui ne connaît pas ou pas trop les jeux et les romans, ainsi que pour les gens qui ne sont pas trop à cheval sur le cinéma et ses codes. Je continuerai de la regarder, fût-ce pour ne pas rester sur une première impression tant la série s’attaque à un matériau difficile à adapter pour contenter fans comme profanes.

Ma recommandation ? Allez plutôt voir Halo : Forward Unto Dawn. Le film se suffit à lui seul et sera bien davantage satisfaisant pour tout le monde.

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9 réflexions sur “Halo : Épisode 1 – Alerte incendie !”

  1. Ce n’est pas qu’une question du respect du matériel adapté. Ce n’est pas le défaut.

  2. Je pense que pour un non connaisseur des jeux la série est propre et respecte les très grandes lignes de la saga.

    Pour un afficionados de la saga bah il y a tout pour les trigger donc voilà quoi 🙃

  3. Je ne trouve pas. Certes la carte « woke » n’est pas dégainée, sauf pour le blackwashing de la famille Keyes, mais la cohérence scénaristique est inexistante. Et ce n’est pas le second épisode que je viens de voir qui me fera changer d’avis malheureusement…

  4. Ouai je vous trouve un peu dure. Pour une fois qu’on a une série pas trop woke (cohérence de la tribue asiatique), avec des effets pas si dégueu et un peu gore. Certes le choix des acteurs est contestable, celui aussi de nous montrer la tete de masterchief mais la série est quand meme un cran au dessus de la moyenne de ce qui se fait en ce moment.

  5. Y’a rien à faire … aujourd’hui ils savent pas pondre une série bien ficelée de bout en bout, sans chercher le cliché ou la scène à la larmichette …
    J’préférais à la limite the mandalorian quoi il avait plus la classe selon moi
    (j’vais me faire tuer moi ?)

  6. Tu m’a convaincu avec l’argument des clodo habillé comme dans mad max 😂😂😂

    Après j’me dit que c’est une fiction, le but avec les trucs de science fiction c’est pas de tout refaire comme la réalité, parceque un film comme interstellar, alors la, eux ils nous prennent vraiment pour des pigeons ; comment ça se fait qu’on entend du son dans l’espace ? alors que meme un CE2 sait que le son c’est une onde et par conséquent, si elle n’a rien comme «support » bah elle ne peut se progager et donc non elle…enfin bref, j’vais pas faire un cours de physique non plus!

  7. Trop aimable. Tu veux faire de la pub pour mon OnlyFans ? Parce que ce toujours sera plus productif que du cyberharcèlement.

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