Nioh [TEST]

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Les créateurs de Ninja Gaiden et de Dead or Alive sont de retour sous les spotlights avec Nioh, un action-RPG exigeant et bourré de qualités.

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En chantier depuis 2004, le développement de Nioh n’a pas été un long fleuve tranquille. Le projet était parti pour être un classique JRPG mais les studios de Koei ont décidé en 2008 de bazarder la plupart du travail réalisé et de refiler le bébé à Omega Force, le grand spécialiste du Musou. Finalement le projet fut une nouvelle fois rebooté pour atterrir en 2012 chez un autre studio de Koei Tecmo, la Team Ninja.

Le vilain petit canard a semble-t-il hérité de nombreuses influences aux cours de sa gestation puisque l’on retrouve des éléments de nombreux titres. Evidemment Dark Souls vient immédiatement à l’esprit mais également Onimusha, Samourai Warriors ou encore Diablo.

Dans Nioh, le joueur incarne William Adams, un navigateur anglais du XVIIème siècle qui deviendra le premier samouraï européen. Fraîchement débarqué au Japon, notre gaijin sera amené à rencontrer de nombreuses figures célèbres de l’ère Sengoku comme Tokugawa Ieyasu, ou encore Hanzo Hattori.

Si les références historiques sont omniprésentes, l’univers de Nioh est clairement basé sur le folklore nippon avec notamment la présence des Yokai, des créatures surnaturelles ayant envahi le Japon.

Même si la narration de l’intrigue peut manquer de rythme, on se laisse porter tranquillement par le ton parfois léger de l’histoire. De toutes façons, l’essentiel n’est pas là mais plutôt dans l’excellent système de combat.

La narration se déroule à travers des scènes 2D animées ou via le moteur du jeu.

Dès les premiers coups de sabre, la filiation avec Ninja Gaiden est évidente ! Ça tranche dans le lard, les têtes virevoltent et on retrouve immédiatement ce gameplay viscéral que seule la Team Ninja (avec bien sûr Platinum Games) est capable d’offrir.

Il faudra cependant tempérer vos tendances d’apprenti boucher/charcutier car une jauge d’endurance appelée ‘Ki’ limite le saucissonnage en boucle. Cette mécanique que l’on retrouve également dans Dark Souls est loin d’alourdir le jeu puisque presser ‘R1’ à la suite d’un combo déclenche une impulsion de Ki permettant d’en recouvrir une partie immédiatement.

Evidemment le timing est primordial pour gérer efficacement son endurance mais après quelques combats, cela devient une seconde nature. La bonne nouvelle, c’est que les ennemis – boss y compris – sont également soumis à cette contrainte de Ki avec une barre d’endurance bien visible sous leur barre de vie.

Il existe 5 catégories d’armes dans Nioh : le katana, le double katana, la lance, la hache et le Kusarigama, une espèce de faux au bout d’une chaîne. Chacune de ces catégories propose évidemment des attaques et des combos différents, ajoutez à cela 3 gardes, à sélectionner à la volée avec là aussi des mouvements exclusifs et vous aurez une idée de la profondeur du système de combat.

William peut également s’équiper d’arcs et de fusils, c’est d’ailleurs toujours satisfaisant de faire sauter la tête d’un ennemi comme un bouchon de champagne à l’aide d’une flèche bien placée.

Bien heureusement, il n’est pas nécessaire de maîtriser le système de combat de A à Z pour s’en sortir, des tutoriaux sont d’ailleurs présents pour appréhender les mécaniques de gameplay progressivement.

Nioh est un jeu difficile, voir très difficile, même un bandit mal odorant de niveau 3 peut vous abattre en seulement quelques coups. Il est donc primordial de connaître le répertoire des attaques de chaque ennemi et c’est particulièrement vrai pour les boss.

Oubliez les dragons hauts de trois étages de Dark Souls, la plupart des boss de Nioh sont de taille plus raisonnable mais tout aussi dangereux. Certains sont même carrément violents et demanderont une dextérité certaine dans l’exécution des esquives et des attaques.

L’utilisation de la magie se révèle extrêmement efficace, en particulier le sort du paresseux qui réduit la vitesse de n’importe quel ennemi, ou bien l’attaque ultime des Esprits Gardiens nous accompagnant qui défouraille bien pendant quelques secondes. C’est à vous de définir votre stratégie et de développer votre style de jeu.

Les ensembles d’armure offrent des bonus sympas.

Pour vaincre, il faudra même fourrer le nez dans l’inventaire à la recherche de ces fameux consommables que l’on a pour habitude d’ignorer et qui ici, apportent des boosts salvateurs.

En parlant d’inventaire, on y passera beaucoup – trop ? – de temps pour optimiser notre équipement. Question matos, nous sommes d’ailleurs bien plus proches de Diablo que de Dark Souls puisque les ennemis lâchent du loot en quantité astronomique, dont la valeur est déterminée de façon aléatoire. On retrouve d’ailleurs le code couleur des productions Blizzard pour déterminer la rareté des loots.

Pour les fans de l’optimisation, il y a largement de quoi passer plus d’une centaine d’heures sur le titre à tester différents builds.

Des NPC viendront vous prêter main forte occasionnellement.

En cas de mort, et cela arrivera très souvent, vous réapparaissez au feu de camps… heu je veux dire au sanctuaire. Vous en trouverez tout au long des niveaux, ils jouent le rôle de chekpoints mais pas seulement, puisqu’ils servent aussi à équiper les techniques de William ainsi qu’a répartir ses points d’expérience.

Là aussi le système est similaire à la série Souls ou Bloodborne, vous dégommez des ennemis, ils lâchent de l’XP. Si vous mourrez, vous perdez votre expérience non dépensée sauf si vous parvenez à revenir jusqu’à votre cadavre, c’est classique, nous commençons à bien connaître la formule.

Votre esprit protecteur vous attend à côté de votre tombe.

Si un boss vous retourne systématiquement comme une crêpe, vous pourrez toujours invoquer un autre joueur pour vous prêter main forte. Là aussi la Team Ninja s’est inspirée de From Software avec l’utilisation de consommables et d’un système de mot de passe pour inviter ses amis. Une manipulation encore trop bancale inutilement compliquée pour profiter du jeu en coop. Les duels entre joueurs arriveront plus tard dans une prochaine mise à jour gratuite.

Nioh multijoueur

A la fin de chaque mission, vous retournez sur la carte du Japon où vous sélectionnez votre nouvelle destination. En plus de la campagne, vous trouverez de très nombreuses missions secondaires avec de belles récompenses à la clé.

En route pour un peu de tourisme au pays du soleil levant !

Si l’on peut regretter l’absence de monde ouvert, ce découpage en chapitre fonctionne très bien, d’autant plus que la Team Ninja a réalisé un travail remarquable sur le level design. Les niveaux regorgent de passages secrets et de raccourcis, ce qui stimule le syndrome « je pète tous les barils et poteries juste au cas où ». On tombe aussi souvent sur des pièges mais on commence à connaître la recette, un trésor paumé au milieu d’une pièce ou un larbin trop évident à backstabber, ça cache souvent quelque chose de suspect !

Le bestiaire de Nioh est constitué de démons et d’humains mais aussi de revenants, des fantômes de joueurs morts contrôlés par l’IA. Ils sont d’ailleurs plutôt simples à zigouiller et constituent une bonne source de loots, n’hésitez pas à en abuser. Globalement on aurait aimé des ennemis un peu plus diversifiés, c’est sûr qu’avec sa durée de vie très généreuse, on croise à la longue les mêmes mobs, même si la Team Ninja a fait des efforts pour ajouter quelques variations.

A noter également la présence d’un New Game + qui n’en est pas vraiment un puisqu’il est possible de revenir à n’importe quel moment dans votre « ancienne partie ». C’est aussi l’occasion de se frotter à des ennemis plus costauds et de choper des équipements plus puissants, notamment les loots de type « céleste » disponibles uniquement après avoir vaincu le dernier boss.

Si les murs ont des oreilles ils ont aussi des yeux !

Des ruines du palais d’Itsukushima aux plages de Kyushu, l’architecture des niveaux dépeint de superbes panoramas souvent baignés de jeux de lumière impressionnants, le tout souligné par les superbes compositions musicales de Yugo Kanno. Certes, Nioh n’est pas le titre le plus impressionnant du catalogue de la PS4 mais sa direction artistique et son framerate à 60 fps compensent largement les quelques faiblesses techniques.

Au final, la Team Ninja a su picorer à droite à gauche les bonnes idées de la concurrence pour produire un Action-RPG fantastique avec sa propre personnalité.

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croix petit Positif  Points Positifs :

  • Une histoire intéressante…
  • Un mode coop fun…
  • Système de combat génial
  • De nombreux builds à tester
  • Une véritable dimension RPG
  • L’atmosphère du Japon féodal très réussie
  • Durée de vie énorme et le NG+
  • Un gros challenge à relever

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croix petit Négatif  Points Négatifs :

  • …mais la narration est un peu molle
  • …mais inutilement compliqué
  • Bestiaire redondant

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Note ajustée suite à la révision de notre barème

NiOh
Plateforme : PS4
Développeur : Team Ninja
Éditeur : Sony/Koei Tecmo
Sortie : 8 février 2017
Test réalisé sur PS4 à partir d’une version fournie par l’éditeur

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