The Dark Pictures : The Devil In Me – (Ne) Répondez (Pas) À l’Appel de Du’Met… [TEST]

Il y a quelques semaines, j’avais l’occasion de découvrir The Dark Pictures : The Devil In Me grâce à l’Agence LU6.1 que je remercie pour m’avoir fourni un code. Entre frissons, théories loufoques et insultes sur les grand-mères, l’aventure Devil In Me a été pleine de rebondissement et je vous fais mon retour détaillé ci-dessous, célébrant au passage mon tout premier Test de jeu sur le site.

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Il faut savoir qu’en dehors d’Until Dawn il y a quelques années ou The Quarry récemment chez des amis, je n’ai aucune expérience sur les jeux du genre.

Ce qui m’a tenté dans l’aventure, c’est d’abord que j’ai eu de très bons échos de la saga The Dark Pictures Anthology. Ensuite, étant un sacré froussard sur les jeux du genre, j’ai pensé que tenter l’expérience en stream serait divertissant et boy oh boy je ne me suis pas trompé…

Ce que j’aime dans ce type de jeu, c’est la tension apportée par la pression des choix qui ont une incidence capitale sur le reste de l’histoire, l’ambiance horrifique capable de nous tenir en haleine et les scénarios complexes.

J’aime réfléchir, comprendre et si d’ordinaire je joue à des jeux avec un rythme effréné et beaucoup de mouvement, sur ce type d’expérience là, j’aime devoir me poser et prendre le temps de démêler la trame scénaristique et tenter de comprendre le déroulé avant même qu’il n’arrive.

Pendant le stream, cela a mené à des théories plus loufoques les unes que les autres mais je reviendrai dessus un peu plus bas.

À toutes fins utiles, je vous joins la rediffusion du second live que nous avons consacré à The Devil In Me (malheureusement, je n’ai pas sauvegardé le premier à temps).

Résumé de l'histoire

Une équipe de documentaristes composée de Charlie (le producteur), Kate (la présentatrice), Jamie (l’ingé lumière), Erin (l’ingé son) et Marc (caméraman) peinent à boucler le dernier épisode de leur série de documentaires sur des tueurs en série.

C’est alors qu’ils reçoivent une proposition sortie de nulle part : Granthem D’Met leur propose de visiter son château : une reproduction parfaite du manoir des horreurs de H.H Holmes, un tueur en série morbidement célèbre.

Charlie y voit enfin l’occasion de redorer leur blason (et rembourser ses dettes par la même occasion) et parvient à convaincre son équipe de l’y suivre pour filmer un ultime reportage.

C’est dans une atmosphère tendue qu’ils arrivent sur l’île très isolée pour y filmer leur docu : Kate et Marc ont eu une relation qui semble avoir pris fin récemment sur fond de rancœur et de non-dits, il existe clairement une tension (olé olé) entre Jamie et Erin et l’ensemble de l’équipe en veut à Charlie de les faire autant galérer. 

C’est donc sur fond de trames personnelles somme toute assez poussées que va se dérouler l’horrible aventure de cette équipe qui devra à la fois affronter des challenges très personnels et accessoirement tenter de survivre à cette maison des horreurs habitée par un tueur psychopathe.

Un scénario qui nous mène en bateau...

Côté scénario, j’ai apprécié qu’il soit plus ancré dans le réel qu’un Until Dawn ou un The Quarry où interviennent des éléments surnaturels. Ici, on comprend rapidement que ce n’est pas le cas.

Le gros point fort de l’histoire de The Devil In Me est de vous emmener dans toutes les directions en vous distribuant des indices via des objets trouvés pour vous faire parvenir à des conclusions à côté de la réalité. 

Comme je l’ai mentionné plus haut, j’aime réfléchir et assembler les morceaux du puzzle mais je dois dire que ce jeu a joué avec moi comme une Gameboy. Il m’a trimballé de droite et de gauche au point de complètement me fourvoyer et que ça coûte la vie à l’une des personnages.

Si on comprend rapidement que les personnes ne sont pas qui elles prétendaient être, les véritables intentions du méchant de l’histoire restent nébuleuses un certain temps, ce qui instillera le doute. Et douter sur ce genre de jeu, c’est la mort assurée. 

Ceci étant, tout est soigneusement disposé dans le jeu pour comprendre l’histoire petit à petit au travers de documents, d’enregistrements trouvés sur des cassettes et autres courtes cinématiques sous formes de vidéos old school avec de vrais acteurs.

La fin que j'ai eue

Parmi les diverses fins possibles, j’ai eu celle avec Kate, Marc et le chien retrouvés par le chauffeur routier sur le bord de la route.

Erin est morte de suffocation dans la salle où elle était piégée, à côté de Kate. J’ai fait l’erreur de ne pas choisir, persuadé à ce moment-là qu’il s’agissait possiblement d’une mise en scène et que personne n’était réellement en danger.

J’ai réussi à survivre à la pièce qui crachait le feu avec Charlie mais après avoir raté stupidement plusieurs QTE sur le tapis roulant, le pauvre est tombé comme un gros sac dans le broyeur. Là, plus de doute possible, il était bien bien mort. Pour ma défense, j’ai joué 10 ans avec une manette Playstation et joue sur PC avec une Revolution X de chez Nacon qui a des touches Xbox alors ça m’arrive encore de me tromper. Ça m’a bien foutu les boules d’ailleurs.

J’ai réussi à survivre un moment avec Jamie (que j’appelais Francesca sur le stream) mais au moment de trouver le chien, j’ai demandé à Kate de m’aider et on s’est retrouvées comme deux couillonnes avec le clebs dans notre cagibi et le jeune canidé nous a balancées d’un aboiement. Du coup Du’Met a taillé un bel iroquois à Jamie avec sa hache. Oopsiiiiie.

J’ai ensuite géré le combat final sur le bateau et donc survécu pour cette fin.

Ma théorie (bien foireuse)

À l’issue de ma première session de jeu et rendu quelque part au milieu du walkthrough, j’étais persuadé que quelqu’un de l’équipe était dans le coup et qu’il s’agissait d’une vaste mise en scène. Mes soupçons étaient portés vers Charlie comme il avait désespérément besoin que ça marche, ou Kate et son énorme ego. 

Je pensais alors que personne n’était véritablement en danger mais il se trouve que j’avais juste fait les bons choix jusqu’à ce moment.

Je soupçonne tout de même les scénaristes de chercher volontairement à nous mettre sur cette fausse piste pour encore mieux nous faucher à la première occasion, ce qui est absolument brillant de leur part.

Une immersion globalement réussie

Tout concourt à vous plonger dans une atmosphère angoissante et horrifique. La bande son ne m’a pas marqué à vie mais c’est justement peut-être là sa force : véhiculer l’atmosphère inquiétante tout en se faisant oublier. 

En revanche, ils ont très bien choisi leur décor avec un vaste manoir labyrinthique dont certaines parties sont abandonnées ou en chantier. Il y a toujours eu quelque chose d’angoissant avec les lieux désaffectés et traverser les parties de la maison en chantier ou le spa à l’abandon n’échappe pas à la règle. De plus, le jeu a beau se passer d’éléments surnaturels, la maison donne vraiment l’impression d’être vivante avec les tonnes de mécanismes cachés qui permettent au tueur d’en bouger les murs ou de se déplacer derrière les miroirs à volonté.

L’atmosphère est sans cesse sombre et plongée dans des couleurs froides avec une récurrence du rouge pour rappeler le danger omniprésent. Si la montée de la peur est lente, elle finit tout de même par bien s’installer quand le soleil se couche et que la nuit commence. 

Il faut également absolument mentionner les animatroniques : ces espèces de pantins en bois à taille humaine mécanisés qui bougent et parlent. Équipés de micros dans la bouche ou de caméras dans les yeux, ces créations démoniaques utilisent à merveille le cliché horrifique de la poupée/du pantin, pour les remixer sauce Du’Met afin de créer une ambiance pesante dans laquelle on se sent constamment surveillé et en danger.

Il y a eu quelques screamers ici et là mais assez épars et subtils je dois dire. J’aurais aimé en prendre plus dans la tronche mais j’ai quand même insulté quelques grands-mères on va pas se mentir. Maiiiis je pense que ça reste mignonnet par rapport à ce qui peut être fait.

Un tueur charismatique

Y’a pas à dire, il pète le flow. Dans l’histoire, Du’Met s’inspire du célèbre tueur H.H Holmes, un tueur qui a vraiment existé aux États-Unis dans les années 1890.

Il s’agit d’un homme calculateur, froid et extrêmement bien sapé. Il appelle des groupes de 5 personnes qu’il attire dans sa maison des enfers pour les exécuter un à un et occasionnellement les transformer en pantins mi-humain mi animatroniques.

Il se déplace lentement, à l’instar d’un prédateur qui sait que sa proie ne peut lui échapper, peu importe combien de temps elle essaye. Son visage est constamment dissimulé par un masque blanc qui vient affirmer une attitude froide et implacable. 

Il semble avoir sans cesse le contrôle de la situation malgré les obstacles qu’on tente de jeter sur sa route et s’il semble avoir une soif de tuer certaine, il en garde constamment le contrôle et prend le temps de jouer avec ses proies. 

C’est peut-être purement personnel mais j’aime cette attitude dans les méchants d’histoires. 

Ce qui m'a manqué (avec spoilers)

J’ai globalement apprécié l’expérience de The Devil In Me mais étrangement, j’ai manqué d’horreur…

Le danger a mis tellement de temps à s’installer dans l’histoire (quelques heures de jeu quand même) que j’ai même pensé qu’il n’y avait pas réellement de danger de mort comme je l’expliquais plus haut, alors qu’on sait qu’on joue notre vie à chaque instant sur ce type de jeu normalement. C’est littéralement ce pour quoi on signe avec ces jeux-là. 

J’ai trouvé les QTE de respiration presque inutiles dans le sens où il est simplissime de les réaliser et qu’on ne sent pas que les échouer puisse réellement nous mettre en danger, à l’inverse d’un Until Dawn où il fallait stabiliser la manette et où se faire gauler pouvait résulter en une mort certaine.

Par ailleurs, une fois que le joueur comprend qu’il n’existe qu’un méchant dans la maison qui s’amuse à torturer tout le monde psychologiquement avant de les zigouiller, on perd en sensation d’angoisse. En effet, les personnages finissent par être séparés et comme on sait qu’il est sur les talons de certains personnages, on ne ressent pas de menace sur les autres. Il ne peut pas être à plusieurs endroits à la fois après tout. 

Autre point un peu décevant à mon sens : nous sommes introduits en début de jeu à des « skills » sur les personnages qui s’avèrent totalement inutiles sur le reste de l’aventure : la perche photo de Marc ne lui sert à rien du tout, Erin se sert de son amplificateur de son 2 minutes et ça ne la mène nulle part et Kate serre son caillou 3 minutes dans sa main au total dans le jeu. Bon, Charlie peut ouvrir quelques tiroirs avec les cartes de visite mais tu parles d’une affaire. Du coup dommage, opportunité manquée ici pour moi et ces types de jeu gagneraient à incorporer un brin plus de puzzle pour bien faire monter le suspense. (Bon, ceci étant dit, Marc qui s’éclaire au flash de l’appareil photo c’est bien bien flippant quand même…)

Un petit dernier ? Allez c’est cadeau. Le plot armor du méchant !? Il est impossible de « gagner » dans ce jeu et c’est frustrant. Même si vous sauvez toute l’équipe et que vous envoyez Du’Met au fond du lac avec une ancre plantée dans le bide, un aure groupe de 5 reçoit un coup de fil pour se rendre sur l’île maudite… Le cycle ne peut pas être brisé. Et sans parler du cliffhanger de la main qui sort du lac du genre « I’m not dead bitch« . Si frérot, tu devrais être carrément dead. 

C'est quoi ces trucs bizarres ?

L’immersion est donc vraiment bien installée mais quelques éléments peuvent venir la troubler. Bien que peu sévères (et à priori corrigés depuis mon playthrough), ces détails ne sont pas suffisamment discrets pour n’être pas remarqués et ont entrecoupé mon expérience. 

Les expressions faciales d’abord : je comprends que le travail du mo-cap est sans doute délicat et difficile mais là par moments j’avais l’impression que soit tous leurs muscles se contractaient en même temps, soit ils cessaient tous de fonctionner en même temps. 

Un autre point gênant se situe dans les doublages français. En temps normal, j’aurais joué en VO mais comme j’ai streamé l’aventure je tenais à proposer la VF mais boy oh boy… Bon en vrai elle est pas dégueu’ mais certaines parties ne sont carrément pas doublées. 

J’ai subi des mini coupures dans certaines cinématiques, sûrement du fait qu’il existe des variantes qui se mettent en place en fonction de choix effectués, mais c’est quand même super gênant pour l’immersion.

En somme rien de bien terrible mais somme toute dommageable lorsque l’ambiance et l’immersion sont des facteurs aussi importants au plaisir ressenti à jouer à ce type de jeu. 

Au final, qu'est-ce que ça vaut ?

En dehors de ces quelques points, le jeu est cool, vraiment. Je ne suis pas en posture de dire si c’est un bon jeu par rapport à ses homologues du genre mais si, comme moi, vous souhaitez juste vous frotter à une expérience du genre et passer un sale quart d’heure plein de frissons, vous pouvez y aller les yeux fermés.

Le jeu m’a donné envie de découvrir les autres Dark Pictures qui m’ont d’ailleurs été offerts par mon très cher collègue et ami Cinder de la Rédac’ et que je découvrirai en stream.

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