[Humeur] Jeux de plat-o et jeux vidé-au …

Jeux vidéo jeux de plateau

Jeux vidéo et jeux de plateau : une concurrence complémentaire inspirante.

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Abonné depuis longtemps aux communications des britanniques de Rebellion (Zombie Army, Strange Brigade, Rogue Trooper, etc.), ces derniers m’ont invité hier participer à la campagne Kickstarter pour le financement d’un jeu de plateau « Sniper Elite ». Fan de la série (quand ils veulent pour le 6 d’ailleurs) j’avoue que sur le papier… pourquoi pas in fine ? Le mode de jeu peut s’y prêter. Mais en réalité ce n’est pas tant ce cas particulier qui fit l’objet de ma réflexion, disons plutôt un constat  général.

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Du physique vers le numérique

Comme quelques-uns parmi vous, fidèles lecteurs, je fais partie de ces vieux joueurs qui ont eu l’occasion de voir notre loisir de prédilection évoluer au fil des dernières décennies. Si je me replace il y a 25/30 ans environ, j’entends encore les débats – toujours dans la mesure bien entendu – prédisant carrément la fin des jeux de plateau physiques. Et c’est vrai que d’un côté les jeux de rôles (papiers) prenaient de l’ampleur, et de l’autre, les consoles mobilisaient quasiment l’intégralité du « temps-loisirs » des adolescents que nous étions. Mais c’était sans compter sur la capacité de renouvellement et d’adaptation des éditeurs/créateurs de jeux. Faisant fi des classiques Echecs, Dames, Mah-jong depuis bien longtemps adaptés, en quelques années à peine se sont mis à cohabiter les Monopoly, Trivial Pursuit, ou Risk en version classique et en version digitale. Idem, les jeux de rôle (rhâaaa le Space Hulk de 1993) ou cartes (Magic The Gathering) se sont vus de plus en plus adaptés sur écran, réduisant de fait leur public d’origine. Certes, les premières itérations numériques étaient franchement lentes, lourdes et le lancer de dés manquait clairement de suspense, mais elles ont eu le mérite d’ouvrir la voie.

Continuité et inversion

Les 20 dernières années ont vu bien sûr la tendance se confirmer avec de très nombreux jeux de plateau débarquant en version numérique sur tous les supports mais vit aussi des noms plus confidentiels littéralement exploser avec leur version digitale, je pense notamment au mythique Blood Bowl et son extension Zone Mortelle (sortis en 1987) depuis son adaptation en 2004. Toutefois, malgré quelques rares tentatives préalables (jeu de plateau Pac-Man de 1982), la chose réellement marquante est l’inversion totale du phénomène d’inspiration qui s’est opérée depuis l’orée des années 2000. Ainsi dès 2005, un jeu de plateau World of Warcraft apparaît, puis en 2007 c’est au tour de StarCraft et depuis les années 2010 c’est une pléthore de titres qui ont débarqués : Civilization (2010), Gears of War (2011), The Witcher (2014), X-Com (2015), Plague Inc. (2016), Doom (2016), This War of Mine (2017), Fallout (2017) ou encore Bloodborne l’année dernière. Notons quand même deux remarques, la première est qu’une très large majorité de ces adaptations sont issues de campagnes de financement participatif (pour s’assurer qu’il y a un public potentiel), qui ont parfois atteint des records – 2.5 M de dollars pour Dark Souls en 2017 – preuve qu’il existe toujours un public susceptible d’apprécier les deux formats et qui a forcément joué au jeu-vidéo en amont. Seconde remarque, puisque nous sommes à l’ère du marketing par l’objet, il est toutefois difficile de savoir dans quelle mesure ces versions ne sont pas à considérer comme des objets « collector » plutôt que des jeux en tant que tel, j’en veux pour preuve à la fois la fenêtre de lancement coïncidant avec la sortie d’un titre/nouvel opus mais aussi les prix de certains d’entre eux qui s’approchent voire dépassent les 100 euros.

Et demain … Portnawak ?

En complément de ces adaptation physiques de créations numériques, il est amusant de voir que les marques traditionnelles de jeux de plateau vont aussi piocher dans le monde vidéo-ludique, je pense notamment aux diverses éditions « marketeuses » de Monopoly : Fortnite 1 et 2, Gamer/Nintendo ou encore Zelda.  Enfin, les supports mobiles accompagnés des concepts toys-to-life et technologies xR (AR, VR, MR) ont ouvert la voie à de nouvelles possibilités mêlant à la fois jeu de plateau physique et jeu vidéo (souvenez-vous d’AppGear et son Zombie Burbz dès 2012). Aussi quand je vois des applications mobiles (parfois inutiles mais faites pour justifier le prix) accompagner les jeux physiques comme Unlock ou même des « ancêtres » comme Loup-Garou et Scotland Yard… je me demande avec circonspection ce que nous réserve la prochaine décennie …

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