No Man’s Sky [TEST]

No man's sky

No Man’s Sky : Devenez le Magellan de l’espace !

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Annoncé en 2013 lors des VGX, No Man’s Sky a bénéficié ces dernières années d’une hype rarement atteinte parmi les productions indé. Il faut dire que la promesse de voyager de planète en planète sans temps de chargement dans un univers quasi infini laissait rêveur !

Avec 4 ans de développement, l’ovni de Hello Games, petit studio d’une douzaine de développeurs, atterri enfin sur nos machines, le grand voyage vers le centre de la galaxie peut enfin commencer.

Après l’écran titre je suis directement propulsé sur le plancher des vaches d’une planète au doux nom de « Iformun-Goe Keerelb » que je m’empresse de renommer « Bienvenue sur Next Stage », on ne sait jamais, si un joueur passe par là !

Il faut savoir que les noms, les bestioles, la végétation, la topologie, le climat et tous les autres éléments des planètes sont générés de façon procédurale, c’est-à-dire de manière automatisée obéissant à un ensemble d’algorithmes.

On peut alors très bien se retrouver dans des environnements très accueillants avec des plaines verdoyantes, des bovidés aliens gambadant gaiement dans les prés ou au contraire sur des saloperies de cailloux désertiques balayés par des tempêtes radioactives avec une température de 130° et infestés de crabes bien teigneux. Par chance ma planète de départ fait partie de la première catégorie !

No Man's Sky

Je me retrouve donc là avec mon jet pack, mon pistolet et mon vaisseau en vrac, la virée vers le centre de l’univers attendra, il faut déjà que je retape les systèmes de mon appareil.

Les premiers instants du jeu proposent un tutoriel consistant à se balader et récupérer les bonnes ressources pour réparer le vaisseau et améliorer mes équipements.

Enfin, « Tutoriel », c’est vite dit car vous serez largement lâché dans la nature avec quelques vagues indications. Début de l’aventure oblige, je suis un peu paumé et décide donc de glaner quelques ressources pour remettre sur pied mon taco.

No Man's Sky
De l’Or ! Je suis riche !

Je prends mon multi-outil et c’est parti pour le minage, un coup de scan pour repérer les ressources et zouuu, je dégomme le décor : les plantes, les roches, les bestioles, tout y passe ! Je fais le plein de matières : Fer, Zinc, Cuivre et tous leurs copains de la table périodique. Ça va nous faire un bon rattrapage des cours de physique tiens !

Il faut tout de même faire attention à ne pas trop foutre le boxon, sinon les sentinelles de la planète débarquent et vous tapent sur les doigts. L’occasion de voir que les combats ne sont pas vraiment le point fort du jeu, la visée et les sensations sont plutôt hasardeuses. D’autant plus que le champ de vision (FOV) limité n’est pas idéal pour repérer d’où vient la menace.

Les sentinelles sont plus des nuisances qu'un véritable danger
Les sentinelles sont plus des nuisances qu’un véritable danger

Après avoir saccagé mon petit coin de planète, j’entends l’IA me siffler à l’oreille de sa voix grésillante « plus de place dans l’inventaire dans la combinaison » !

Heureusement, il est possible de transférer son butin dans les cales du vaisseau. Le répit est de courte durée puisque 5 minutes plus tard la soute de mon taco est pleine aussi…

Je me rends rapidement compte que les premières heures du jeu vont être Inventaire Simulator 2016. D’autant plus que les améliorations de l’équipement occupent également de la place de l’inventaire : 1 amélioration égale 1 emplacement ! Un choix de design curieux qui nous oblige à nous coltiner des allers-retours incessants entre le vendeur et notre coin de farm.

Fort heureusement, il est possible d’atténuer ces contraintes en augmentant l’espace de stockage de la combinaison et en trouvant des vaisseaux avec des plus grands coffres.

No Man's Sky combinaison
Ne manquez pas ces capsules ! elles permettent d’augmenter l’inventaire de la combi.

Cette gestion lourdingue de l’inventaire se retrouve à tous les niveaux du gameplay. Chaque action consomme des ressources, le système de survie de votre combinaison, le multi-outil ou encore le propulseur du vaisseau qui demande sa dose de plutonium tous les 4 ou 5 décollages… II faut sans cesse piocher dans l’inventaire pour recharger les batteries.

No Man's Sky propulseur plutonium
Un écran que vous risquez de voir très régulièrement.

C’est particulièrement frustrant au cours des dog-fights lorsque des vaisseaux pirates fument votre bouclier. Pour les recharger vous devez alors retourner dans les menus en plein combat, aller dans l’inventaire du vaisseau, sélectionner le bouclier puis le remettre d’aplomb avec les bonnes ressources, tout en priant pour que la carlingue n’explose pas en vol, puisque le jeu ne se met pas en pause pendant la manipulation. La présence de raccourcis pour alléger tout ça aurait été fort appréciée.

No Man's Sky shield
2 secondes les gars je recharge les boucliers !

En faisant un peu de tourisme sur ma petite planète, je tombe rapidement sur quelques structures aliènes. J’en profite pour dénicher quelques plans afin d’améliorer mes équipements. Je croise aussi un autochtone planté là comme un âne surfant sur son iPad en attendant qu’un pauvre bougre passe dans le coin. A son air déprimé, il ne devait pas avoir vu quelqu’un depuis des lustres ! Je tente alors de lui remonter le moral, manque de bol je ne pige pas un traître mot de ce qu’il me raconte.

No Man's Sky daft punk
Manque de conversation ce type là !

Avant de communiquer efficacement avec les habitants, c’est comme dans la vraie vie, il faut essayer de deviner ce qu’ils baragouinent et apprendre au passage quelques mots.

Le dictionnaire des races aliènes est plutôt bien fourni, j’en suis à plus de 600 mots appris et la moitié de ce qu’ils racontent c’est encore du sumérien pour moi ! Ce qui est plutôt impressionnant quand on sait qu’un français moyen utilise quotidiennement 3 000 mots.

Malheureusement, à par tailler le bout de gras afin d’obtenir quelques récompenses, il n’y a aucune autre interaction avec ces NPC.

No Man's Sky
Les stèles nous enseignent le vocabulaire des aliens

Après avoir vendu 2/3 bricoles auprès d’un terminal galactique, amélioré mon stuff et réparé mon vaisseau, il est temps de mettre les voiles et de s’aventurer dans l’espace.

Un petit coup d’accélération et la carlingue de l’appareil quitte le sol, j’en profite pour faire un petit vol atmosphérique pour bien prendre en main les commandes. De ce côté-là, aucun souci le vaisseau répond au doigt et à l’œil mais impossible de faire du rase-motte. Le vaisseau suit la courbe du terrain à bonne altitude, il est donc impossible d’entrer en collision avec le relief.

En prenant de la hauteur on se rend compte également de la taille gigantesque de la planète, pour en faire le tour il faudrait des jours de marche !

Malheureusement, la vue était plus belle d’en bas. Depuis le cockpit du vaisseau, les effets de pop in sont très présents avec des éléments du décor qui apparaissent très tard.

Il est maintenant temps de quitter cette planète, je mets le cap vers le ciel et enclenche les boosters. En quelques secondes je m’arrache de l’attraction et me retrouve dans l’espace. Malgré ces concessions faites sur le plan graphique, les transitions entre la surface et l’espace sont véritablement impressionnantes !

Aucune chance de se crasher dans No Man's Sky !
Aucune chance de se crasher dans No Man’s Sky !

Me voilà dans le vide intersidéral, autour de moi flottent quelques astéroïdes, 2/3 cargos à l’arrêt, une lune et une base spatiale au loin que je décide de rejoindre.

A l’intérieur c’est assez vide, on y trouve un parking où les E.T de passage font escale quelques instants, l’occasion de faire un peu de commerce ou d’acheter un nouveau vaisseau si on est blindé de crédits. Il y également un terminal de vente et un NPC aussi triste que celui rencontré un peu plus tôt.

Youhou y'a quelqu'un ? *criquet*
Youhou y’a quelqu’un ? *criquets*

Le jeu me demande maintenant de doter mon vaisseau de l’hyper-propulsion et de l’alimenter en carburant afin de quitter le système.

A partir de là, No Man’s Sky vous laisse en roue libre. Si vous comptez sprinter jusqu’au centre de la galaxie, c’est possible mais comme on dit, « le voyage est plus intéressant que la destination ».

Pour ma part j’ai préféré prendre mon temps et explorer chaque planète des systèmes que je visitais afin de faire le plein de schémas, d’améliorer à fond mon vaisseau, mon multi-tool et ma combinaison avec cette idée de me préparer au mieux à ce qui m’attendait par la suite.

No Man's Sky carte
La carte permet de changer de système

Sortir de l’hyper-espace, foncer vers une planète, pénétrer dans son atmosphère sans temps de chargement pour ensuite la survoler et découvrir son environnement est assez enivrant.

Si les dieux de la génération procédurale sont avec vous, les planètes offrent des panoramas de toute beauté avec une végétation luxuriante, des herbes qui ondulent en fonction du vent et des jeux de lumière sympas !

D’autant plus que les compositions expérimentales de 65daysofstatic accompagnent parfaitement nos ballades telluriques.

No Man's Sky test

Cependant, après une douzaine d’heures très plaisantes, on commence tout de même à tourner en rond et la magie de la découverte laisse place à une certaine lassitude face à un gameplay finalement bien superficiel.

Les combats spatiaux se résument à des attaques sporadiques de pirates et se révèlent ultra basiques. Les climats extrêmes des planètes qui auraient pu apporter un peu de tension et de sens à l’aspect survie produisent tous le même effet, celui de faire baisser plus rapidement la protection de la combinaison mais sans jamais nous mettre réellement en danger.

No Man's Sky mort
C’est rare, mais si vous succombez, vous perdez votre inventaire mais vous pouvez le récupérer.

La découverte des espèces animales s’essouffle assez rapidement car la plupart des bêtes sont des mélanges sans queue ni tête proposant peu d’interactions entres elles. Ou est passé le rhino qui chargeait les gazelles dans le trailer de 2014 ?
On se contente de les nourrir pour une maigre récompense ou d’archiver les spécimens de ce musée des horreurs.

No Man's Sky
Il est moche mais il est content !

Les différents éléments de gameplay de No Man’s Sky sont trop superficiels pour maintenir en haleine le joueur sur la longueur. En dehors du farm de ressources pour améliorer son vaisseau et progresser vers le centre de l’univers, on ne fait finalement pas grand chose d’autre.

Il y a bien quelques éléments qui nous tirent de notre torpeur et entretiennent une aura de mystère comme la présence de monolithes, d’anomalies spatiales ou les intrigantes stations Atlas. Malheureusement, ce type d’évènement n’est pas assez varié pour nous surprendre.

No Man's Sky_monolite
Les Monolites nous permettent d’en apprendre plus sur les races aliens

Ne comptez pas non plus croiser d’autres joueurs, No Man’s Sky n’est pas un titre multijoueur, vous apercevrez au mieux un monde découvert par un autre explorateur. On se sent d’ailleurs parfois bien seul dans ce monde infini.

Evidemment, les collectionneurs et les contemplationistes y trouveront largement leur compte avec une durée de vie astronomique, mais la monotonie du voyage et l’absence de scénario pourront rebuter certains joueurs.
No Man’s Sky reste cependant une expérience qui vaut le coup d’être vécue, espérons qu’Hello Games tienne sa promesse d’enrichir le titre avec des mises à jour régulières et gratuites.

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croix petit Positif  Points Positifs :

  • La sensation d’infinité et de liberté
  • La génération procédurale qui fonctionne
  • La découverte de l’univers et des langages
  • La bande son de qualité
  • Un côté mystérieux intrigant

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croix petit Négatif  Points Négatifs :

  • Une gestion de l’inventaire envahissante
  • Des faiblesses techniques (pop in, FOV)
  • Un gameplay répétitif
  • Les combats et la survie en retrait

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No Man’s Sky
Plateformes : PS4, PC
Développeur : Hello Games
Genre : Survie Exploration
Éditeur : Hello Games, Sony Interactive Entertainment
Sortie : 10 août 2016

Test réalisé sur PS4 à partir d’une copie fournie par l’éditeur (version 1.04).

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