[TEST] The Witcher 3 : The Wild Hunt

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Développé par le studio CD Projekt Red, la série The Witcher est réputée pour la qualité de son écriture et de ses personnages. Oubliez le manichéisme, les dialogues guimauves et les princesses à sauver, les productions du studio polonais tranchent dans le lard pour apporter un sacré vent de fraicheur dans l’univers convenu du jeu vidéo.

Ce troisième épisode reprend les fondamentaux de ses prédécesseurs, à savoir un Action-RPG médiéval fantastique dans un univers mature, avec en guest star notre sorceleur préféré : Geralt de Riv.

« À quelle famille appartient cet écu ? »

Mai 1272, l’empire Nilfgaardien livre une guerre aux royaumes du Nord afin d’en prendre le contrôle. La populace crève la faim, les champs de bataille regorgent de cadavres et la chasse à la sorcière est devenue le sport national.

C’est dans cette ambiance un brin tendue que Geralt débarque à Blanchefleur afin de retrouver sa compagne : la magicienne Yennefer. Le couple partira alors à la recherche de Ciri, la fille adoptive du sorceleur.

L’univers de The Witcher 3 est un monde semi-ouvert composé de 2 grandes régions : L’archipel de Skellige et les immenses terres composées de Velen et Novigrad. Il existe également des zones plus petites, comme Blanchefleur où l’on commence l’aventure, qui par leur taille réduite permettront aux débutants de se faire la main sans se perdre.

Une fois chargée, la zone n’affichera plus aucun écran de loading, ce qui est remarquable au vu de la superficie du terrain de jeu.

« Alors en quoi consiste cette mission ? … Quête ? … Chose ? »

Les Royaumes du Nord sont vastes, il suffit d’ouvrir la carte pour s’en rendre compte, les activités fourmillent et vous serez rapidement noyé sous le nombre de choses à faire. Il y a bien sûr la quête principale qui vous amènera à voyager et à retrouver des têtes bien connues des 2 premiers épisodes, mais aussi un paquet de missions secondaires tout aussi intéressantes les unes que les autres.

Assassinats, séductions, vols, vengeances, chasses, complots… Les quêtes de The Witcher 3 sont fantastiques. De la missive du gueux du coin à la quête principale, toutes proposent des scénarios et des dialogues originaux.

D’autant plus que les personnages ne sont pas monolithiques, même la pire des crapules peut avoir un côté attachant. L’univers n’est absolument pas manichéen, libre à vous de jouer le roublard ou d’être le bon samaritain du coin.

Yennefer, l'amour d'antan de Geralt
Yennefer, l’amour d’antan de Geralt

« Silence maraud, je parlemente ! »

Quant aux dialogues, de par leur qualité d’écriture, ils relèguent les autres RPGs à l’âge de pierre. Ils rappellent les meilleurs moments de Torment ou Vampire :The Masquerade. Parfois hilarantes, parfois tristes et souvent sous la ceinture, les répliques dans The Witcher 3 ne laissent jamais indifférentes.

Certaines scènes, fortement chargées émotionnellement, tireront même une petite larme aux plus sensibles d’entre nous.

Au cours de votre aventure vous aurez à effectuer des choix, pour certains terriblement cornéliens ! On est souvent là à se gratter la tête en pesant  le pour et le contre. Et à raison ! Car un bon nombre de décisions modifieront de façon dramatique l’évolution de l’histoire et même parfois le sort de villages entiers.

Si dans The Witcher 2 : Assassin’s of King la trame principale évoluait autour d’un conflit politique de grande envergure, celle de ce troisième volet commence de façon plus intimiste et se termine de façon épique avec des enjeux dépassant de loin la personne de Geralt.

Et comme si ce n’était pas assez, le jeu offre un bon nombre d’activités annexes plus ou moins intéressantes : jeu de cartes, recherche de trésors, contrats de sorceleur, nids de monstre à faire sauter,  zones à libérer…  on se croirait dans un bac à sable made in Ubisoft.

« Bel exploit messire ! J’me croyais au tournoi de la St-Cybar !! »

Les quêtes seront le prétexte pour utiliser vos capacités surhumaines. Les sorceleurs sont des humains génétiquement modifiés et entrainés spécifiquement pour la chasse aux monstres. Leurs sens et leurs capacités au combat sont bien supérieures au pelo de base.

La plupart des missions commencent par une phase d’enquête. En maintenant L2, vous transformez Geralt en Sherlock Holmes :

Non seulement cela permet de mettre en surbrillance les objets à récupérer mais cela souligne également  les indices : traces de pas, odeurs,  sons, marques de sang…  tout le nécessaire pour flairer une bonne piste. L’activation de ce sixième sens deviendra très vite une seconde nature dès que vous débarquerez dans un nouveau lieu.

Geralt est également une fine lame : le système de combat s’articule autour de 2 attaques de mêlée, une rapide et une lourde, ainsi que 5 pouvoirs spéciaux : Yrden (piège), Quen (bouclier), Igni (attaque de feu), Axii (influence les adversaires) et Aard (provoque un souffle télékinétique).

En pressant L1, le temps est ralenti et un menu radial propose de sélectionner un sort, un type de bombe et une arbalète qui sera bien utile contre les créatures aériennes ou marines. Des raccourcis situés sur la croix de direction permettent de consommer des potions ou de changer d’arme à la volée.

The Witcher 3 Blanchefleur

Côté défense, la touche L2 permet de parer alors que les boutons croix et rond permettent respectivement d’effectuer une roulade et un pas chassé.

Tout ce qu’il faut pour dézinguer le bestiaire d’ailleurs très varié : griffons, noyeurs, cyclopes, vampires, ours… Il y a du monde au balcon. Leurs comportements par contre laissent à désirer, entre les pathfinding foireux et leur zone d’aggro limitée, il est trop facile d’abuser de l’intelligence artificielle.

Globalement le système de combat hérite des qualités de celui de The Witcher 2 mais également de ses défauts : la gestion erratique de la caméra et du système de verrouillage rend les combats relativement brouillons, surtout contre plusieurs cibles. On est bien loin de la précision et de l’efficacité de ce que propose Dark Souls ou Dragon’s Dogma.

Pour ne rien arranger, l’input lag relativement important rend les combats moins réactifs que ce que l’on aurait espéré.

« Ça c’est un beau poissonnet »

Ce retard à l’affichage se retrouve de temps à autre dans plusieurs aspects du jeu : popping fréquent, textures longues à charger, même l’interface rame avec des menus pas réactifs pour un sous. Par exemple, il arrive qu’il soit nécessaire d’attendre quelques secondes devant un NPC pour voir apparaître le bouton d’action.

Les performances globales du jeu sont décevantes, à l’image du framerate flirtant plus souvent avec les 20 images seconde qu’avec les 30 lorsque l’écran est un peu trop chargé. Même si cela semble significativement s’arranger avec les dernières mises à jour.

Monde ouvert oblige, The Witcher 3 a son lot de bugs plus ou moins graves, certains sont quand même bien casse-pied : quelques crashs, absence de gain d’xp après certaines missions ou des quêtes impossibles à terminer.

CD Projekt Red est bien conscient des problèmes et sort régulièrement des correctifs pour améliorer la situation.

En contrepartie, les environnements sont superbes, le cycle jour nuit propose des jeux de lumière sublimes, les changements climatiques sont parmi les meilleurs vus dans un jeu vidéo. La luxuriante végétation dansant de concert à chaque bourrasque offre des panoramas saisissant de dynamisme.

Les personnages quant à eux, impressionnent moins avec un niveau de détail un peu chiche et un manque de diversité qui se remarque au fil de l’aventure, rien de rédhibitoire cependant.

Au cours de l’aventure vous serez amené à récolter un nombre incalculable d’objets : armes, armures, schémas, livres, bibelots… ils ont tous une utilité. Les ingrédients d’alchimie seront utiles pour préparer des potions, des bombes ou des huiles à appliquer sur vos armes. Optionnelles en facile et en normal, leur utilisation devient indispensable dans les niveaux de difficulté les plus élevés. Le titre est d’ailleurs plus équilibré que les épisodes précédents.

Les forgerons et les armuriers vous proposeront de fabriquer armes et armures. Des plans sont d’ailleurs disséminés aux quatre coins des Royaumes du Nord. Il est également possible de sertir vos équipements de glyphes afin d’en améliorer les performances.

Ce haut niveau de personnalisation se retrouve également dans l’arbre de talent qui propose de répartir ses points d’expérience parmi 3 spécialisations : combat à l’épée, signes et alchimie. Chaque spécialisation offre une vingtaine de talents à améliorer. Le système dévolution est donc riche et permet de façonner plusieurs builds, histoire de varier les plaisirs.

« Bourses molles ! »

Si les quêtes constituent le point fort du jeu, l’ergonomie est clairement le point faible.

Tout d’abord, comme mentionné précédemment, les contrôles souffrent d’un retard à l’affichage plus ou moins important. Cela se ressent non seulement lors des combats mais aussi lors des déplacements.

En montant Ablette, la jument de Geralt, il est possible de suivre automatiquement les chemins en maintenant Croix, une fonctionnalité sympathique. Malheureusement, le système de pathfinding a quelques ratés, surtout lorsque le canasson décide de stopper net en plein galop pour brouter du foin ou contempler le décor.

Le jeu propose également d’explorer les fonds marins. Déjà peu maniable sur terre, Geralt devient aussi agile qu’un goéland mazouté lorsqu’il est sous l’eau. Ramasser un coffre dans une épave à 15 mètres de profondeur se révèle plus difficile qu’il n’y paraît… N’est pas Cousteau qui veut !

Enfin on peut évoquer la gestion lourdingue de l’inventaire où il est difficile de trouver ce que l’on cherche lorsque le sac est blindé d’objets. D’autant plus que la navigation dans l’interface devient de plus en plus lente au fur et à mesure que le nombre d’objet augmente.

Heureusement tout n’est pas à jeter dans cette interface, CD Projekt Red a modernisé la minimap qui affiche désormais clairement les objectifs et leur destination.

Le journal de quête est parfait. Le codex présentant le bestiaire et les personnages est également très bien fichu et complet. Ils apportent des informations concernant les points faibles des créatures du jeu et l’historique des NPC.

Même si il est recommandé d’avoir joué aux 2 premiers épisodes pour saisir l’ensemble de la trame, les NPC offrent un rattrapage directement à travers les dialogues. Une excellente initiative de la part du studio tant l’univers de la série est riche.

« Et on lui pèlera le jonc comme au bailli du Limousin ! »

Pour finir un mot sur l’environnement sonore, les compositions du trio Marcin Przybyłowicz, Gene Rozenberg et Mikolaj Stroinski sont superbes. L’atmosphère est parfaitement soulignée par les musiques et les effets sonores. Et, fait assez rare pour être souligné, les voix françaises, comme anglaises, sont d’excellente facture.

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croix petit Positif  Points Positifs :

  • Une écriture mature et de qualité
  • Des personnages haut en couleur
  • Des quêtes géniales
  • La musique et les sons très réussis
  • Une tonne de choses à faire
  • Les environnements magnifiques
  • Les doublages excellents

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croix petit Négatif  Points Négatifs :

  • Contrôles brouillons
  • Système de combat relativement basique
  • Framerate perfectible
  • L’interface peu ergonomique
  • Encore pas mal de bugs

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The Witcher 3 : The Wild Hunt
Plateforme : PS4, Xbox One, PC
Développeur : CD Projekt Red
Genre : Action-RPG
Éditeur : Bandi Namco
Sortie : 19 mai 2015

Test réalisé sur PS4 à partir d’une version éditeur (1.03)

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