[TEST] FALLOUT 4

Fallout 4

Racheté en 2007 par Bethesda pour seulement 5.75 millions de dollars, la licence Fallout a depuis connu 2 épisodes avec Fallout 3 en 2008 et le très bon spin off produit par Obsidian en 2010 : New Vegas.

L’éditeur a délaissé l’approche en 2D isométrique des premiers volets pour adapter la formule Elder Scroll à la série Fallout, à savoir un RPG en vue subjective dans un univers où le maître mot est liberté.

Après Washington et Las Vegas, on se retrouve du côté de Boston pour cette nouvelle aventure et pour la première fois, on vivra pendant quelques instants l’américaine way of life de l’an 2077, juste avant le début de la Grande Guerre.

On commence le jeu en modelant son personnage devant le miroir de sa salle de bain avec la possibilité d’incarner une femme ou un homme. La phase de conception est d’ailleurs très bien amenée avec un nouvel outil de création dans lequel on sculpte directement la physionomie de son héros en pointant les parties à modifier.

L’éditeur de personnage est bien plus intuitif que dans Fallout 3

Difficile de parler de Fallout sans évoquer les célèbres points d’attribut S.P.E.C.I.A.L, ces statistiques de base (Force, Perception, Endurance, Charisme, Intelligence, Agilité et Chance) dans lesquelles vous devez investir vos 21 points de talent initiaux, afin de déterminer l’orientation de votre personnage.

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Des figurines et des magazines à trouver augmenteront vos statistiques

Cependant, la gestion de l’expérience est un peu différente dans cet épisode car vous pourrez continuer à améliorer ces attributs après chaque passage de niveau. Impossible donc de complètement se tromper lors de la création de son avatar, sachant qu’il n’y a désormais plus de limite de niveau.

Au fur et à mesure de votre progression, 70 talents uniques pourront être débloqués, comme par exemple le talent Pirate vous permettant de hacker les terminaux informatiques ou Nyctalope qui procure un bonus de perception et d’intelligence la nuit. Il existe tout un tas de build très sympas à expérimenter, d’autant plus que la nouvelle interface S.P.E.CI.A.L. est plus lisible qu’auparavant, avec l’ensemble des aptitudes affichées par palier. Cela permet de planifier de façon bien plus efficace l’évolution de son avatar.

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War, war never changes

Sans trop dévoiler l’intrigue du scénario, sachez qu’après un long moment passé au sein de l’abri atomique 111, vous serez amené à rechercher un individu dans un monde dévasté par la guerre.

Pour cela, vous pourrez vous appuyer sur le Pip Boy, célèbre ordinateur portatif de la série qui permet de gérer entièrement votre personnage. S’il bénéficie de quelques améliorations bienvenues comme la possibilité de voir du premier coup d’œil si un équipement est meilleur que celui que vous portez, son ergonomie montre de plus en plus ses limites. En particulier concernant la gestion de l’inventaire où l’absence de filtres efficaces rend difficile le tri de ses loots après quelques heures de jeu. On peut aussi reprocher le manque de lisibilité de la carte, surtout lorsque les destinations se chevauchent à l’écran.

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Vous allez pouvoir faire du tourisme avec tous les lieux à visiter du Commonwealth

Votre aventure débute au Nord-Ouest de la carte, offrant une exploration en cône. Une très bonne chose car cela permet une progression de la difficulté plus linéaire que celle de Skyrim. Plus vous vous éloignez du point de départ, plus vos ennemis sont coriaces.

L’exploration est l’un des points forts du titre, la carte est très dense avec, comme d’habitude dans les productions Bethesda, énormément de lieux à visiter. Même après une centaine d’heures de jeu, on découvre encore des nouveaux endroits et de nouveaux PNJ.

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Magnolia possède un bel organe

Rapidement, vous pourrez enrôler votre premier compagnon de route, un berger allemand qui vous assistera dans vos combats et flairera quelques bons loots à récupérer. Si le chien est le meilleur ami de l’homme, c’est loin d’être le plus malin ! En effet l’intelligence artificielle des PNJ (alliés ou ennemi) est limitée, surtout en ce qui concerne leur pathfinding.

Les 13 acolytes pouvant vous accompagner ont au moins le mérite d’être de bonne compagnie. En plus de servir de chair à canon, ils débloqueront des serrures ou des terminaux et surtout ils transporteront votre bric à brac. Et si vous passez suffisamment de temps à leurs côtés, ils vous offriront une mission spécifique à réaliser pour chacun d’entre eux.

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Les compagnons ont d’ailleurs des personnalités qui leurs sont propres. Strong par exemple, un super mutant un brin énervé, n’appréciera pas beaucoup de vous voir grimper dans une armure assistée et ne manquera pas de vous le faire savoir.

En parlant des Armures Assistées, sachez qu’elles s’apparentent maintenant davantage à des véhicules qu’à de véritables armures puisqu’elles consomment de l’énergie contenue dans des réacteurs à fusion. Ces derniers étant plutôt rares en début de jeu, il est, dans un premier temps, conseillé d’utiliser ces tanks sur pattes avec parcimonie.

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« Ça vous dérangerait de m’aider ? »

En sortant de l’abri, vous tomberez rapidement sur Concord, un village tenu par des miliciens. L’occasion d’en apprendre plus sur ces terres dévastées et de tailler le bout de gras.

Les habitués de la série éprouveront sans doute quelques difficultés à apprécier le nouveau système de dialogue. Similaire à celui de Deux Ex Human Revolution avec des réponses par mots clés, chaque bouton de la manette correspond à une réponse. Vos décisions auront parfois des répercussions sur la suite des événements, mais les embranchements de dialogues sont plus pauvres qu’auparavant.

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Un haut niveau de charisme permet en général de débloquer de nouvelles lignes de dialogues

Sans compter que l’écriture des dialogues et des quêtes est bien plus sage et moins inspirée que les précédents volets. Dans Fallout 4 pas question d’être la dernière des crapules en faisant péter une bombe atomique en pleine ville comme on pouvait le faire dans le 3. Ne comptez pas non plus pouvoir prostituer votre compagne ou devenir une porn star comme dans Fallout 2, non ça ne passe plus de nos jours. Nous jouons désormais le gentil héros malgré lui… Bon, heureusement il sera toujours possible de faire quelques crasses comme vendre un enfant goule à des esclavagistes, mais globalement, Fallout 4 demeure bien sage comparé à ses aînés.

Par ailleurs, pour la première fois dans la saga, notre avatar est intégralement doublé par un acteur. Même si les animations très raides rendent la mise en scène des évènements scriptés relativement pauvre, les doublages sont très réussis, tant en anglais qu’en français.

J’ai pris une balle dans le… Genou.

Fallout 4 et Skyrim partagent le même moteur graphique, le Creation Engine. Très efficace pour donner vie à des mondes ouverts plutôt vastes, il est malheureusement à la peine pour charger les données du jeu. A chaque fois que vous entrez ou sortez d’un bâtiment fermé, vous devrez subir de longs chargements.

Ce n’est pas non plus un foudre de guerre graphiquement, les textures sont parfois grossières, la modélisation de certains personnages et de quelques éléments laissent à désirer. Cependant, la direction artistique de haute volée sauve les visuels du jeu.

Le Commonwealth offre de magnifiques panoramas, d’autant plus que les changements climatiques renouvellent véritablement l’ambiance, en particulier lors des tempêtes radioactives. La première traversée de la Mer Lumineuse, sorte de désert irradié, est tout bonnement incroyable, l’impression de désolation est totale !

Il en est de même pour la bande son simplement magistrale, rien de tel que dézinguer de la goule sauvage sur le tempo de The Wanderer ! Un sans faute.

Coup critique sur Pillard endurci

Le gunplay a toujours été l’un des points faibles de la série. Cette fois, Bethesda a appelé en renfort Josh Hamrick, un ancien de Bungie et ID Software (Doom, Rage) pour redonner du peps aux combats.

Force est de constater que c’est plutôt réussi ! Les armes offrent enfin de bonnes sensations. Tout du moins quand le framerate ne s’en mêle pas.

En effet lorsque la scène est un poil trop chargée, l’affichage a tendance à décrocher des 30 fps, c’est souvent dans ces cas-là qu’on choisira d’utiliser le SVAV. Cette interface simulant l’aspect tour par tour des premiers épisodes gagne en dynamisme en ne figeant plus le temps comme dans Fallout 3 ou New Vegas, mais en le ralentissant de façon significative. Il est alors possible de sélectionner une partie spécifique de l’anatomie de votre cible avec une chance de toucher proportionnelle à la distance qui vous en sépare.

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Une rafale dans les rotules ralentira probablement votre ennemi tandis qu’un tir en pleine tête aura toutes les chances d’éclater le crâne de votre adversaire comme une pastèque bien mûre. Les finish moves donnent toujours lieu à des séquences en slow motion sanguinolentes, comme on les aime. Evidemment, chaque action dans le SVAV coûte des Points d’Action et il faudra attendre quelques secondes avant que sa barre de PA se recharge.

A noter aussi l’apparition d’une jauge critique en mode SVAV que l’on pourra déclencher au moment opportun afin d’infliger un maximum de dégâts.

Ce qui sera bien utile pour se débarrasser des ennemis de type légendaire, reconnaissables par leur étoile à côté de leur barre de vie. Ces ennemis particulièrement costauds vous lâcheront de l’équipement de qualité supérieur.

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Côté bestiaire on n’est pas dépaysé : pillards, chevaliers de la Confrérie, les fameux écorcheurs, radcafards… Bref les saletés habituelles du Wasteland.

Le titre est d’ailleurs bien plus axé action que les précédents épisodes, peut-être est-ce dû à la difficulté en baisse… En mode normal vous tomberez rarement à court de stimpack. Rassurez-vous il est possible de modifier à loisir la difficulté de l’aventure.

En mode Colissimo

Vos pérégrinations dans le Commonwealth vous amèneront à rencontrer un bon nombre de PNJ qui, vous vous en doutez bien, auront moult services à vous demander, un bon prétexte à l’exploration. Si l’on retrouve un bon nombre de quêtes peu engageantes dans lesquelles il s’agira de retrouver une énième relique ou de liquider encore un gang de pillard, certaines d’entre elles sortent du lot. Citons celle mettant en scène la famille Cabot et son mystérieux sérum aux propriétés miraculeuses, ou encore cette mission dans laquelle vous ferez régner la justice en revêtant le costume de Silver Shroud, un super héros tout droit sorti d’un comics book.

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Malheureusement ces moments sont trop rares, et les quêtes principales ne font pas exceptions avec un scénario pas vraiment brillant et souffrant même de quelques incohérences en fin de partie. En effet, vous serez amené à jouer les agent-double, voire triple, avec les différentes factions du Commonwealth, donnant lieu à des situations cocasses comme lorsque les 3 puissances en question se livrent un combat à mort pendant que vous vous baladerez tranquillement au milieu de tout ce beau monde, l’air de rien, sans que personne ne se pose de question.

Malgré quelques errances scénaristiques cassant parfois l’immersion et la crédibilité de l’univers, la campagne réserve tout de même de très bons moments.

Vive le tri sélectif

Le monde de Fallout a toujours été rempli de bibelots inutiles et encombrants, et bien ils sont toujours encombrants mais il est maintenant possible de jouer les papys écolos en les recyclant. Une vieille carcasse de bagnole ? Aller hop ça fera 5 unités d’acier ! De la colle ou du scotch ? Zou ! Ça donne de l’adhésif. Toutes ces matières premières pourront être réutilisées dans vos ateliers afin d’améliorer vos armes et vos armures. Ces modules d’artisanats sont très bien pensés avec une vaste gamme d’options. Vous pourrez ainsi ajouter un canon long à une mitrailleuse pour gagner un peu de portée ou bien installer un jet pack sur le plastron de votre Armure Assistée pour augmenter la hauteur de vos bonds.

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Il est également possible de bâtir des camps afin d’héberger les rescapés du Commonwealth. Le jeu se transforme alors en un Sims light avec la pose de murs, d’escaliers, de générateurs d’électricité, de défenses, etc. C’est en quelques sortes un jeu dans le jeu, qui pourra vous divertir quelques heures même si il n’y a pas vraiment de finalité. A part quelques éléments à fabriquer pour la campagne principale ce gameplay alternatif demeure largement optionnel.

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croix petit Positif  Points Positifs :

  • L’appel au voyage
  • Le gunplay enfin à la hauteur
  • La direction artistique de haute volée
  • L’artisanat plaisant et efficace
  • La bande son géniale
  • Des heures de jeu en perspective

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croix petit Négatif  Points Négatifs :

  • Les baisses de framerates
  • Visuellement inégal
  • L’ergonomie dépassée du Pipboy
  • Une écriture moins maîtrisée et trop sage

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Fallout 4
Plateforme : PS4, Xbox One, PC
Développeur : Bethesda studios
Genre : RPG
Éditeur : Bethesda
Sortie : 10 novembre 2015

Test réalisé sur PS4 à partir d’une version commerciale (1.01)

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